Vendredi 13 mai 2011
Stade Marcel-Michelin
16 794 spectateurs.
Arbitre : M. Renou (Midi-Pyrénées)
16 794 spectateurs.
Arbitre : M. Renou (Midi-Pyrénées)
Dans un match libéré de toute sa tension, une séquence âpre, intense, poignante de courage, partagée entre défenseurs biarrots et avants clermontois lancés dans une infernale séance de pick-and-go aux alentours de l'heure de jeu, symbolisera à jamais cette volonté auvergnate farouche autant qu'inédite de défendre ce Bouclier de Bren-nus si longtemps attendu. Montferrand, et son fameux « monstre à seize pattes » des seventies un instant retrouvé, ne parvint pas, pour finir, à crever la carapace rouge et blanche hérissée tout au long de la ligne d'essai. Et pourtant c'est là, en retrouvant enfin le chemin le plus court vers l'en-but, celui qui interdisait à une défense biarrote sans cesse à la limite du hors-jeu de tuer les tentatives d'attaques auvergnates trop soigneusement ordonnées, que les Clermontois bâtirent leur victoire. Car l'instant d'après, c'est sur un « un contre un » fou que le champion de France allait reprendre les commandes du match pour la première fois depuis la vingtième minute, sur un essai de désordre et d'intuition pure dans la foulée de Murimurivalu..
Mais si ce matin, Clermont roule toujours sur la route d'une cinquième finale de rang, record biterrois égalé entre 1974 et 1978, il doit aussi en remercier Bourgoin, renvoyé par l'inexorable logique professionnelle au purgatoire de la Pro D 2. Pour la part qu'ont pris dans cet incroyable retournement de situation, Bon-naire, Parra et Pierre, tous issus de la formation nord-iséroise. Mais surtout parce que sans le courage des Berjalliens à priver les Biarrots du bonus offensif, il y a une semaine, à l'occasion de leur dernière sortie en Top 14, Clermont n'aurait pas joué ce barrage à la maison. Et sans la chaleureuse ferveur des Jaunards de toujours ; sans la passion bonhomme d'une arène formidable dont le speaker a le bon goût de saluer en passant les supporters adverses en visite ; Sans l'émotion qui régnait autour du dernier match à Michelin de « Super Mario » (Ledesma) et compagnie, jamais l'Auvergne n'aurait réussi à renverser la montagne de 11 points de retard à la mi-temps pour infliger aux Basques morts debout le coup de massue de 24 points à rien !
C'est sans doute que la foule baignée de bonheur, qui avait envahi, l'an passé, la place de Jaude au soir de la finale enfin victorieuse, avait sans doute eu te temps de réaliser que s'il faut parfois cent ans pour conquérir le Brennus, il suffit souvent de sept petites minutes pour tout perdre. Le match, étouffé jusqu'alors par la défense à la glotte du BO qui entravait chaque mouvement de l'attaque Clermontoise orpheline d'Aurélien Rougerie, avait en effet bien failli basculer définitivement en sept petites minutes au milieu de la première mi-temps.
Le temps pour Sione Lauaki de réussir une merveille de prise d'intervalle et Biarritz démontrait qu'avec un brin de chance et tout un bouquet d'opportunisme et d'engagement féroce, on peut frôler le crime parfait sans touche, ni mêlée.
Bien aidé par un arbitre qui s'y entend visiblement d'avantage pour la gymnastique au sol à réchauffement qu'en matière de poussée transverse en mêlée, Biarritz allait promptement ajouter à un but forcément discutable sur mêlée écroulée
un coup de poignard en contre d'une redoutable efficacité. Un coup de pied de recentrage à l'ancienne de Ngwenya, une récupération sur Parra et Mignardi perçait pour un essai à deux rebonds de Yachvili. Qu'on y ajoute un autre rebond favorable sur un contre dans ses propres vingt mètres de Peyre-longue sur James pour un essai en solitaire, et on comprendra la frustration des champions de France plutôt dominateurs en conquête mais gênés, alors, il est vrai, par la férocité des impacts biarrots. Menés de 11 points à la mi-temps, il fallut alors toute la patience, la lucidité et la volonté pour retourner la situation. C'est cequ'on doit appeler la marque des champions !
Le temps pour Sione Lauaki de réussir une merveille de prise d'intervalle et Biarritz démontrait qu'avec un brin de chance et tout un bouquet d'opportunisme et d'engagement féroce, on peut frôler le crime parfait sans touche, ni mêlée.
Bien aidé par un arbitre qui s'y entend visiblement d'avantage pour la gymnastique au sol à réchauffement qu'en matière de poussée transverse en mêlée, Biarritz allait promptement ajouter à un but forcément discutable sur mêlée écroulée
un coup de poignard en contre d'une redoutable efficacité. Un coup de pied de recentrage à l'ancienne de Ngwenya, une récupération sur Parra et Mignardi perçait pour un essai à deux rebonds de Yachvili. Qu'on y ajoute un autre rebond favorable sur un contre dans ses propres vingt mètres de Peyre-longue sur James pour un essai en solitaire, et on comprendra la frustration des champions de France plutôt dominateurs en conquête mais gênés, alors, il est vrai, par la férocité des impacts biarrots. Menés de 11 points à la mi-temps, il fallut alors toute la patience, la lucidité et la volonté pour retourner la situation. C'est cequ'on doit appeler la marque des champions !
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