C'est un instant de gloire éphémère dont rêve tous les joueurs du Championnat : terminer la saison face aux flashes crépitants, sous les yeux du président de la République, les bras Levés au-dessus de La tête pour brandir le bouclier de Brennus, la récompense décernée au vainqueur de la finale. Ce trophée, surnommé « le bout de bois » par les rugbymen ou « lou planchot » en occitan, est l'objet de tous tes désirs. Dessiné par le baron Pierre de Coubertin, alors président de l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques, ancêtre de la Fédération française de rugby, mais aussi d'autres sports, ce bouclier fixé sur une planche de bois a été gravé en 1892 par l'artiste Charles Brennus, également président du club parisien Sporting Club universitaire de France . En son centre, on peut lire cette devise : « Ludus Pro Patria » (des jeux pour la patrie). La partie en bois, où figure le nom du vainqueur année par année, a été rénovée dans les années 1990, après avoir été endommagée lors d'une fête d'après-finale mouvementée.
Depuis, le trophée reste à l'abri d'une vitrine au musée de la Fédération et l'objet remis au champion n'est qu'une réplique. L'original a été ressorti en 2004, quand les organisateurs se sont aperçus qu'il manquait un succès de Perpignan sur la réplique. Si vingt-six clubs ont eu le privilège de remporter le bouclier entre 1892 - année de la première finale - et 2006, le Biarritz Olympique, le Stade Français et le Stade Toulousain trustent les victoires depuis une dizaine d'années. Depuis 1970 et la victoire de La Voulte Sportif, aucun champion de France inédit ne figure au palmarès. Le sacre d'un nouveau récipiendaire n'est pourtant pas impossible. Maudit parmi les maudits, l'AS Montferrand attend patiemment son heure, après avoir échoué à sept reprises en finale.
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