Group A
10 Septembre 2011
Les sous sols de l'hôtel Excelsior, en plein cœurde Rome. En ce dimanche 12 mars, il tombe un fin crachin sur la capitale italienne. À l'extérieur comme à l'intérieur du palais de marbre qui abrite les Bleus, l'atmosphère est glaciale. La veille, l'équipe de France est encore entrée dans l'histoire. Pour la quatrième fois en moins de un an. Après les défaites records en Afrique du Sud (42-17) et en Argentine (41 -13} au mois de juin 2010, puis contre l'Australie (59-16} au mois de novembre, elle s'est inclinée pour la première fois en tere transalpine (22-21). Après une réunion expéditive avec les joueurs, Marc Lièvre-mont se présente face aux journalistes animé d'une colère froide : a Je suis énervé mais très lucide. Je suis devant vous, pas hors de moi. » L'entraîneur de l'équipe de France s'en prend alors violemment à ses joueurs dont la démission fut totale sur la pelouse du stade Flaminio. C'est en tout cas l'impression donnée à chaud : « tes joueurs manquent de courage.
Quand on perd comme cela, il y a une forme de lâcheté complètement évidente. » Et Lièvremont de poursuivre par une formule prophétique: « Certains joueurs ont peut-être porté le maillot de l'équipe de France pour la dernière fois. Certainement même. » Six mois plus tard, à plus de dix-huit mille kilomètres de là, que reste-t-il de la crise romaine ? Ni Thion, ni Jauzion, ni Chabal. Quant à Marcon-net, il n'a pas survécu aux deux mois de préparation. Gonzalo Quesada, adjoint de Lièvremont, chargé du jeu au pied, analyse : « Après cette défaite, on s'est posé des questions sur le niveau technique, émotionnel et humain dans l'engagement de certains. Mais, à aucun moment, les changements qui ont suivi ce match avaient pour objet de désigner des coupables. » L'ex-ouvreur des Pumas raconte alors le cheminement intellectuel de Lièvremont et de son état-major : « Dans ce genre de circonstances, soit tout explose, soit on cherche à savoir ce qu'il s'est passé. Mais, au final, les choses ont été mises à plat. » À commencer par la communication interne. La liste des trente a refait basculer le groupe dans une spirale positive.
Délestés du poids de l'attente et de l'appréhension de ne pas en être, les joueurs ont été rassemblés à Marcoussis, le 28 juin. « C'était lancé ! », raconte Quesada. « Les gars se disaient : "Ça y est ! Je fais partie des trente, je peux m'investir !" » Ils se sont affranchis de cette fausse pudeur qui entrave leur liberté de parole ou d'action. Chacun a osé donner son avis sans craindre un jugement péremptoire du petit camarade sur le thème : Untel veut ma place ou celui-là se prend pour un autre ! Une révolution sous l'ère Lièvremont ? Non ! « Juste une évolution, relativise le flanker Julien Bonnaire. Etcelaper-met d'avancer. » Au mois de juillet, la longueur et la rudesse des stages du Chambon-sur-Lignon et de Falgos, point d'orgue de la préparation physique, ont eu pourvertu de cimenter le groupe et de le rassurer. * On a pris confiance dans nos moyens », affirme Nallet. Les Bleus ont terminé le 31 juillet sur un entraînement ouvert au public au Stade Aimé-Giral de Perpignan. Deux heures sous un soleil de plomb pour une séance d'une intensité extrême. « On sentait les joueurs en colère parce que c'était vraiment dur », note Quesada. « Les gars avaient pour consigne de s'arrêter à la moindre petite douleur.
Pas un n'a lâché. Ils ont tout fait à fond. Pourtant, d'après nos bilans physiologiques, ils étaient tous très fatigués, t Les deux matches amicaux remportés face à l'Irlande ont finalement «validé le travail», pour paraphraser une expression redondante du discours officiel. Apaisée, la délégation tricolore pouvait s'envoler vers la Nouvelle-Zélande, le 29 août, où elle a pris ses quartiers trente-six heures plus tard. Il y a trois jours, l'annonce de la composition de l'équipe pour affronter les Japonais a fait monter d'un cran la pression. Les vidéos diffusées sur ce premier adversaire ont rappelé les Tricolores à leur devoir d'humilité et de méfiance. « Après deux mois de préparation, l'état d'esprit a changé par rapport à l'Italie », promet François Trinh-Duc. De son côté, Lionel Nallet est convaincu que ce match resurgira à bon escient dans les heures précédant la rencontre : « Ce match, je l'ai encore en travers de la gorge. J'y ai repensé cette semaine et la semaine dernière. Mais on sait, grâce à lui, que quand on ne met pas assez d'agressivité, on devient une équipe médiocre... » Même à dix-huit mille kilomètres de chez soi, qui a dit qu'il fallait n'emmener que de bons souvenirs.
FR repost lien mort retrouvé
Rug.Wc.2011.Fra.Jap.Thewildbunch22.1Hlf.mkv
370.31 Mo https://1fichier.com/?kfj4ebt7qx3luulxt7h1
Rug.Wc.2011.Fra.Jap.2Hlf.Thewildbunch22.mkv
407.49 Mo https://1fichier.com/?jsl34y4shgcl7trgva32
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